Los Olvidados, 8 et demi, Lisa et le Diable, Les Innocents, Kanal, Panique, La Fille de Ryan, La Clepsydre, Furyo, La Forteresse Cachée, Les Chasses du conte Zaroff, Une vie difficile, Aguirre, Prince des Ténèbres … comment choisir trois films quand une trentaine vous viennent spontanément à l’esprit ?
Peut-être, en s’en tenant strictement à l’énoncé de cette manifestation lyonnaise qui me fait l’honneur d’une carte blanche.
« Hallucinations »… Ok. Au delà des scénarii les plus romanesques, des acteurs les plus surprenants, des mises en scène les plus précises, des thématiques les plus riches et insondables, ce sont d’abord et avant tout des films qui m’ont fait sortir les yeux de la tête. Des films tournés à l’instinct par des cinéastes en transe. Des films dont la puissance reste à mes yeux, aujourd’hui encore, parfaitement ésotérique.
« Collectives »… Autrement dit : dans une salle de cinéma, si possible bourrée à craquer de spectateurs heureux de découvrir ces films-trips sur grand écran. Donc des œuvres porteuses d’une imagerie singulière et poétique, mais aussi spectaculaire. Des œuvres qu’il est désormais quasi impossible de (re)découvrir dans de telles conditions de projection.
Au final, j’ai choisi trois longs-métrages. La plupart m’ont véritablement fracassé la tête dans mon adolescence, lorsque j’ai trouvé ma vocation en visionnant des dizaines et des dizaines de films, bons ou mauvais, sincères ou mercantiles, subversifs ou réacs… Les trois longs datent précisément de la fin des années 70, cet âge d’or où beaucoup de cinéastes cherchaient à retranscrire sur pellicule les vingt ans de défonce(s) intense(s) que les sociétés occidentales venaient d’expérimenter. Les trois se proposent de nous faire vivre un voyage inoubliable et perturbant, prouvant que les grands films imposent, sans besoin de lunettes, leur troisième, voire quatrième dimension.