Édito

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Les forces obscures accompagnent Hallucinations Collectives. Le cacher plus longtemps serait absurde, les signes de la magie qui nous épaule sont omniprésents, et ils ne datent pas d’hier : longévité hors-normes des membres de notre public, programmation bouclée miraculeusement dans les temps année après année, morts se relevant de leur canapé pour tenter de négocier des entrées gratuites, copies qui arrivent dans les temps quand bien même elles seraient acheminées par la Poste…
Il était temps de payer notre tribut à ces ténébreux appuis. C’est pourquoi nous nous sommes placés cette année sous le très impie patronage des femmes puissantes, libres et fascinantes… les sorcières !
En vérité, nous leur offrons à peine une pause cinéma dans un emploi du temps chargé, tant la figure de cette magicienne de l’ombre a été depuis quelques années largement et justement investie comme étendard de revendications féministes. Confessons d’emblée notre absence de visées politiques. Aux Hallus, on ne se veut pas uniformément militants, si ce n’est militants d’un cinéma sauvage et audacieux. On ne sait pas faire… Ainsi n’avons-nous pas élaboré la thématique « Sabbat Mater » dans une démarche idéologique univoque. Pour autant, chacun des films qui la composent est porteur d’un message et d’une vision propres qui, vous vous en doutez, ne reflètent pas exactement celles déployées dans Ma Sorcière Bien-Aimée.
C’est de vision du cinéma qu’il est ici question, et au delà de notre thématique principale, nous nous réjouissons de tout film qui vient chatouiller, secouer, décontenancer. Que ce soit dans notre Cabinet des Curiosités, dans la carte blanche à Fabrice du Welz, au sein de la thématique « À Travers le Miroir », dans les films en compétition et bien sûr avec notre film d’amour non simulé : ils ont chacun un message, une conception du cinéma ou de la vie, une simple idée à délivrer.
Nous n’avons pas de message partisan à asséner, nous en serions bien incapables. Nous programmons simplement des films, rien de plus, et leur laissons le soin de militer.