Le héros de film américain le sait bien. À la campagne, on ne sort pas du parcours balisé, on ne va pas taper à la porte du paysan local, on ne tombe pas en panne de voiture au bord d’une petite route et on ne drague pas les filles du coin sous peine de risquer de LES rencontrer.
EUX, ce sont les rednecks, hicks, hillbillies ou bien white trash. Ils sont là, tapis dans l’ombre des hautes herbes, prêts à sauter à la gorge des « urbanites » égarés. Ils sont la honte de l’Amérique « civilisée », le stigmate de l’échec de l’american dream. Ils sont blancs, sales et méchants.
A l’heure où les différentes communautés et minorités voient s’opérer (avec plus ou moins de bonheur selon les cas) une évolution de leur image au sein des médias en général et du cinéma en particulier, l’image du rural arriéré, consanguin, dégénéré et vicieux ne perd pas beaucoup de terrain.
Le cinéma l’utilise majoritairement dans deux genres : l’horreur rurale et le survival. A tel point que le récent Tucker and Dale vs evil ( programmé aux Hallucination Collectives 2011) raillait le stéréotype en retournant l’argument, croquant les hillbillies en êtres sensibles et les urbains en abrutis finis.

Cette année, pour tenter d’explorer l’histoire et les enjeux sous-jacents de cette figure au cinéma, nous programmons un documentaire Hated: GG Allin and the Murder Junkies de Todd Phillips, deux longs métrages de fiction, Sans Retour de Walter Hill, et Macon County Line de Richard Compton ainsi que des rencontres avec des universitaires et journalistes portés sur le sujet.