Otologie

Synopsis
Un homme voit sa routine quotidienne perturbée par d'étranges troubles auditifs.

Pour vous mettre en appétit avant « Tucker and Dale vs Evil », nous vous proposons un peu d’humour made in Poitiers avec le court « Otologie ». L’otologie, c’est la science qui étudie les troubles de l’oreille. Et ces troubles, Marc Ory, également acteur dans le film (le collègue de notre victime de défaillances auditives), les utilise à merveille et avec humour, dans un esprit très bande dessinée, pour nous montrer comment le quotidien d’un quidam vire au cauchemar. Il construit son film selon une méthode classique mais à l’efficacité prouvée, en nous montrant de façon récurrente les mêmes situations, tandis que les fameux troubles se font de plus en plus envahissants, rendant la routine du héros (l’acteur principal, Mounir Fathi, est tout simplement parfait),  de plus en plus éprouvante, pour notre plus grand plaisir.

Comédien et réalisateur, Marc Ory a notamment collaboré avec Benoit Delépine et travaillé sur l’émission Groland. Il est également un des fondateurs du collectif « Monde de oufs », connu pour créer des oeuvres où des acteurs live interagissent avec de la vidéo. Une de leur dernière création a d’ailleurs été diffusée en ouverture du Festival du Film Grolandais.

Marc parle de « Otologie » en ces termes (à lire plutôt après avoir vu le film):

« Otologie » traite de la pathologie étrange de son personnage principal mais aussi du rapport qu’entretient le spectateur avec les images de cinéma et les sons qui leurs sont habituellement associés. Au cinéma, tout comme dans le rêve, l’illusion n’est pas simplement optique ,elle est aussi auditive. D’où viennent les sons dans un film ? Quelle est leur nature ? Qui les produit ? Qui les entend ? Qui les écoute ?  Le point d’écoute au cinéma est aussi important que le point de vue. D’un côté il y a le son que l’on associe naturellement à des éléments de l’image, et de l’autre des images qui orientent voire imposent l’apparition d’un son. J’ai ainsi voulu travailler sur l’association et surtout la dissociation des images et des sons et questionner la perception du spectateur.  Au fur et à mesure du film, au milieu des sons ambiants, certains des sons produits par le personnage (ronflement, brossage de dents, démarrage de voiture et mêmes discussions avec ses collègues) se décalent de leur source émettrice. Petit à petit les choses vont en empirant, les sons se mélangent, jusqu’à faire perdre au personnage (et au donc au spectateur) les repères sonores. Jetant le trouble dans l’esprit du spectateur, la bande son le place dans une position légèrement inconfortable et intrigue en proposant une lecture inhabituelle des images.  Au final c’est aussi une proposition humoristique ou l’association (et la dissociation) de certains sons avec certaines images, provoque des situations forcément décalées, souvent absurdes et, au final, assez ludiques et amusantes. »


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