Réalisation : Walerian Borowczyk
Année : 1969
Origine : France
Durée : 93 min.

Diffusion : DCP
Séance :
vendredi 30 mars 2018 à 15h00
Cinéma Comoedia
Goto, l’Île d’Amour
Un homme s’échoue sur les rivages d’une île étrange. Il tente de s’intégrer au royaume concentrationnaire qui s’y est établi dans les vestiges d’une usine désaffectée, subjugué par la beauté de l’épouse du Roi.

« Un film d’amour sur l’amour du pouvoir. » Borowczyk est déjà un auteur accompli lorsqu’il s’attaque à Goto, l’Île d’Amour, son premier long métrage en prise de vue réelle. En Pologne, puis en France à partir du début des années 60, il a acquis une solide réputation comme réalisateur de films d’animation, parmi lesquels le remarquable Les Jeux des Anges, réalisé à partir de ses propres peintures. Goto, impeccable mise en images des thèmes chers à l’auteur, fait preuve d’une grande maîtrise formelle, révélant très nettement la personnalité de son créateur : une attention fétichiste aux objets et aux détails, l’influence du pictorialisme, une sensualité désuète. Son Île d’Amour, sorte de vieux bâtiment industriel en décrépitude, grotesque – à l’image de l’institution qu’elle abrite -, sert de cadre à une fable allégorique où le monde entier paraît confiné entre quatre murs, laissant le spectateur assister à une sorte de comédie humaine en miniature. Les personnages s’agitent comme des pantins luttant contre une narration sans cesse déconstruite, comme pour mieux souligner l’absurdité de leur existence, et les priver de toute perspective de fuite. « Là-bas, ce n’est pas mieux, c’est différent ».