Réalisation : John Parker
Année : 1953
Origine : États-Unis
Durée : 55 min.

Diffusion : DCP, sans dialogue
Séance :
jeudi 02 septembre 2021 à 17h00
Cinéma Comoedia
Dementia
À peine réveillée d’un cauchemar, une jeune femme, toujours dans un état second, quitte sa chambre d’hôtel pour errer dans des rues peu avenantes, alors même que les manchettes des journaux mettent en garde contre la présence d’un tueur aux alentours.

S’inspirant d’un cauchemar que lui a raconté sa secrétaire, John Parker signe avec Dementia une œuvre mutante qui n’a rien perdu de son magnétisme. Entre film noir aux distorsions expressionnistes et conte horrifique aux forts relents freudiens, Dementia fait abstraction de tout dialogue pour plonger sa fiévreuse héroïne dans une interminable virée nocturne où chaque nouvelle figure masculine devient une menace.
Trop avant-gardiste et angoissant pour son époque, le film est jugé indécent et inhumain par la censure qui, sans pouvoir clairement préciser ce qui dérange, en demande son interdiction, l’envoyant dans les limbes de l’oubli. Deux ans plus tard, privé de toute substance après un léger remontage et l’adjonction d’une voix off aussi inutile que redondante, le film connaît une distribution limitée sous le titre Daughter of Horror.
Nous sommes heureux de vous présenter une copie restaurée de son montage original.

 

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MESHES OF THE AFTERNOON

Maya Deren & Alexander Hammid, États-Unis, 1943, 14 min, DCP, sans dialogue

Dans les mailles d’un après-midi, l’énigmatique rêve fragmenté d’une jeune femme prend une tournure inquiétante. 

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AT LAND

Maya Deren, États-Unis, 1944, 15 min, DCP, sans dialogue

Déposée sur le sable par les vagues, une jeune femme entame un pénible voyage à travers différents espaces et rituels sociaux.

Rompant avec le surréalisme expérimental européen, Maya Deren pose les bases d’une nouvelle forme d’avant-gardisme américain qui refuse de se plier aux normes formelles imposées par Hollywood. Débarrassés de toute structure spatio-temporelle convenue, ses films ouvrent le champ des possibles à un onirisme se faisant explorateur de la psyché. Avec Meshes of the Afternoon, Maya Deren et Alexander Hammid illustrent la façon dont le subconscient va développer et interpréter un incident simple et occasionnel, pour en faire une expérience émotionnelle intense. Dans At Land, c’est le difficile maintien de sa propre identité face à la pression d’un environnement mouvant qui donne lieu à une odyssée infernale, pour laquelle la cinéaste déploie des trésors d’ingéniosité visuelle.
À l’heure où TikTok ne sert hélas qu’à flatter des égos sans talent, (re)découvrir la modernité, la profondeur et la fraîcheur des films de Maya Deren est une bénédiction.