Hallucinations Collectives

Les fans de la bande dessinée satirico-futuriste créée par John Wagner et Carlos Ezquerra pensent encore souvent au film de 1995 avec Sylvester Stallone, recroquevillés en position fœtale sous la douche, et leurs cauchemars sont remplis de Rob Schneider. Il leur fallut attendre 17 cruelles années pour que l’affront soit lavé par le film de Pete Travis, attribué pour tout ou partie à son scénariste Alex Garland. Peu importe la paternité à la vue du résultat, film de genre brut et barbare qui sait jouer avec extrême intelligence de sa fausse unité de lieu. Le ton si particulier du comics est respecté et transcendé d’une mise en images bien rentre-dedans. Que les séries The Boys et Game of Thrones aillent bien se faire voir, Karl Urban et Lena Headey trouvent ici leur rôle le plus marquant, dans des registres exacerbant les caractéristiques de leurs compositions emblématiques. Ils portent la vision d’un futur sale, teigneux, truffé de personnages acculés à la radicalité.