Hallucinations Collectives

Dans l’exercice de la référence (bien souvent gratuite malheureusement) à d’autres films, Fade to Black est un cas d’école. Célébrant la cinéphilie et le pouvoir des images, le film de Zimmerman est une brillante chimère cinématographique qui ingurgite les précédents pour les réutiliser ostensiblement et avec à propos. Ainsi, sans avertissement, le spectateur quitte les trottoirs ensoleillés de Venice ou d’Hollywood pour se retrouver plongé tour à tour au cœur d’un film noir, d’un western ou d’un incontournable de l’horreur. Tandis que des classiques du 7ème art s’invitent dans la réalité d’Eric, où Marilyn est bien vivante, d’autres viennent affleurer dans le long métrage de Zimmerman, excroissances cinéphiliques qui le parasitent et le nourrissent, sans jamais entamer son identité.
Fade to Black est tout en évocation, en symboles, en métaphores. Le fétichisme n’est pas loin. Sur cet autel à sa gloire, le Cinéma se révèle puissance incontrôlable qui, après s’être emparée de son personnage principal, s’empare du film tout entier pour en faire un maelstrom doté d’une vie propre et héritier d’une histoire riche d’inoubliables récits, personnages, images et illusions.

« Cinépholie » : pour continuer sur le même thème, nous vous invitons à découvrir également Popcorn, le jeudi 2 septembre à 14h30.