Réalisation : Roger Watkins
Année : 1977
Origine : États-Unis
Durée : 78 min.

Restriction : -12 ans
Diffusion : DCP, vostf
Séance :
lundi 01 avril 2024 à 16h30
Cinéma Comoedia
En présence de
Robert Morgan
Last House on Dead End Street

À sa sortie de prison, Terry, petit malfrat en colère contre la société, est persuadé qu’il peut toucher le jackpot en réalisant un snuff movie (film montrant des morts authentiques). Il rassemble une équipe amateure et choisit une école abandonnée comme lieu de tournage — il ne reste plus qu’à trouver les stars qui éclabousseront l’écran… de leur talent.

J’ai entendu parler de ce film pour la première fois lorsque j’étais adolescent, à la lecture du classique de Chas Balun, Deep Red Horror Handbook, qui représentait une sorte de bible interdite pour moi – une porte d’entrée vers un pan plus dangereux et sauvage du cinéma d’horreur. En ce temps-là (la première moitié des années 90), la plupart des films d’horreur les plus perchés des années 70 et 80 étaient introuvables au Royaume-Uni. C’était l’époque où s’échangeaient illégalement des copies VHS de 5e génération entre fans du genre horrifique au marché noir. C’était le seul moyen de voir certains de ces films sur le marché britannique de la vidéo, si prohibitif à ce moment-là. Mais Last House on Dead End Street était une vraie rareté, et il m’a échappé pendant des années jusqu’à ce que je réussisse à mettre la main sur une copie DVD de Barrel Entertainment en 2002.

Quand je l’ai enfin regardé, il a tenu ses promesses bien au-delà de mes espérances. Ce n’est pas tant son côté gore qui m’a impressionné, mais son atmosphère incroyablement démoniaque. C’est un film qui suinte la misanthropie et la haine. Un véritable feel-bad movie. Je trouve qu’il s’en dégage quelque chose de réellement cauchemardesque par moments. La bande-son est crasseuse, bourdonnante et menaçante ; l’image est sale ; le décor est un champ de désolation et de trous noirs terrifiants… C’est un film purement malveillant qui traite du besoin pathologique de faire des films — comme un parent difforme et maléfique de Le Voyeur (Peeping Tom)…

Il y a un accessoire étrange à l’arrière-plan pendant une partie du film : une bouche suspendue au mur, tout sourire et exposant lèvres rouges et dents pourries et acérées. Il me semble qu’il résume bien le film : un symbole de ce plaisir pur et sensuel du Mal. J’aime tellement ce rictus que nous en avons recréé une version pour la suspendre dans l’arrière-plan d’une partie de Stopmotion, un autre film d’horreur à propos de la réalisation. Voyons si vous saurez la repérer !

— Robert Morgan