Hallucinations Collectives

Les autorités polonaises avaient fait fuir Andrzej Żuławski en France après la censure de son film Le Diable. Elles lui ouvrent de nouveau les bras après le succès de L’important c’est d’aimer. Il choisit d’adapter une œuvre de science-fiction de son grand-oncle Jerzy, et d’en faire une parabole politico-religieuse d’une ambition visuelle démente. Les conditions de tournage sous le soviétisme étant ce qu’elles sont, le tournage s’éternise. À la faveur d’un changement de Ministre de la Culture, le projet est interrompu net, les décors et les costumes détruits à la chaux, le réalisateur banni. Żuławski ne pourra compléter ce projet fou que dix ans plus tard, à la faveur du changement de régime, en tournant des images de Varsovie à la sauvette et en lisant un descriptif des scènes manquantes en voix-off. Sur le Globe d’Argent aurait dû être un des plus grands films de l’Histoire de la science-fiction, il n’est qu’un chef-d’œuvre plastique d’une beauté hypnotique.