Réalisation : Jean-Gabriel Albicocco
Année : 1970
Origine : France
Durée : 100 min.

Diffusion : DCP
Séance :
vendredi 29 mars 2024 à 16h45
Cinéma Comoedia
Le coeur fou

Le Cœur fou est une histoire d’amour entre une pyromane internée en H.P. et un journaliste de deux fois son âge rencontré par hasard. En s’enfuyant de l’hôpital, leur road trip leur fera traverser des lieux qui s’embraseront, tout comme leur passion…

Arty, maniéré, avant-gardiste, artistiquement ambitieux, onirique… et radical, ce film (le plus personnel) d’Albicocco a reçu de nombreux qualificatifs à sa sortie. Effectivement, c’est sans doute l’œuvre la plus aboutie et la plus réussie de son auteur mais également la moins vue à sa sortie.

« Scénario indigent, radicalité malvenue, outrance visuelle tenant de l’esbroufe et du cache-misère » écrivirent des journalistes pisse-froid à l’époque (eh oui, la revue qui commence par Télé et finit par Rama est dans le lot).
C’est exactement ça, mais tout le contraire à la fois.

Le cinéaste, dont c’était le quatrième et avant-dernier long-métrage, ne s’en remit pas. Rejeté par la critique, il légua alors ses films à la cinémathèque de Nice et déménagea au Brésil où il s’éteignit dans l’indifférence générale en 2001.
Albicocco père, le directeur photo, filme avec son fiston cette fantasmagorique histoire d’amour libertaire où la purification par le feu est sublimée techniquement par le réalisateur, Albicocco fils : plans-séquences, images de toutes les couleurs, plans grand-angle, travelling, etc.
Pour reprendre les mots d’Albicocco : « La seule chose que je me suis toujours promis de réussir, c’est de faire des films où tout ce qu’il y aurait de bien ou de mal ne dépendrait que de moi, et en ce qui concerne cette grande histoire d’amour qu’est mon film Le Cœur fou, c’est ce que j’ai fait. Je ne le regrette pas. » En venant à cette séance, vous ne le regretterez pas non plus.

Road trip psychiatrique jusqu’au boutiste, ovni hallucinant, Le Cœur fou n’est finalement qu’un « film d’amour » (dixit Gérard Kikoïne) mais à l’amour démesuré.